Portrait
Ecolo-chic
Dimanche 11 mars, 11 heures. A 51 ans, Nicole Azzaro, la tête de liste des Verts dans le IXe arrondissement, achève sa première campagne électorale. Un baptême du feu fait avec les moyens du bord. Suffisant pour séduire les électeurs et peser à gauche dans l’optique du second tour ?
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Faire de la politique, c’est aussi souvent s’occuper des détails les plus terre-à-terre. Nicole Azzaro a eu le temps de s’en rendre compte depuis qu’elle a été investie chef de file des Verts pour les municipales dans le IXe arrondissement de Paris, en novembre dernier. Coller les affiches, tracter, débattre : tout cela, elle a appris à le faire. Sur le tas. Dans une joyeuse improvisation. “Nous sommes quatre militants dans l’arrondissement. Sans expérience politique. Et on bosse tous en même temps. Tout le monde a dû mettre la main à la pâte”, explique Nicole Azzaro. Vendredi encore, au dernier moment, elle courait apporter elle-même à la mairie les noms de ses délégués de liste. Dans les couloirs, personne ne l’a reconnue.
C’est qu’à l’âge où prospèrent habituellement les notables, Nicole Azzaro entame elle sa vie politique. Et ne lui parlez surtout pas de carrière. “Pour moi, être élu ce n’est pas un métier. Quoiqu’il arrive, je continuerai toujours à travailler à côté. Cela permet de rester en contact avec la réalité”, revendique-t-elle sur le mode de l’engagement citoyen.

Plus “bobo” que “baba”
Cette approche désintéressée de la politique, seuls les Verts l’incarnent à ses yeux. “C’est un parti jeune, en pleine expansion. Le seul à avoir une vision planétaire à long terme et à faire des propositions nouvelles”, affirme Nicole Azzaro qui a adhéré à la formation de Dominique Voynet il y a deux ans. Ecolo de fraîche date, directrice d’une boîte de com’ après avoir été longtemps intermittente du spectacle, habitante d’un appartement plutôt coquet rue Condorcet, Nicole Azzaro serait plutôt du courant chic que du canal historique. Plus “bobo” que “baba”.
Ce qui ne l’’empêche pas de décliner avec ferveur le programme de son parti. Politique des transports, qualité de vie, démocratie locale : tout y passe. Consensuel ? “On s’est fait piller nos idées par les autres candidats, réplique-t-elle. Et nous sommes les seuls à vouloir diminuer le trafic automobile de moitié dans Paris. C’est courageux, vous savez !”.
Ce message écolo, Nicole Azzaro a essayé de le faire passer durant cette campagne. La première de sa vie. Et à l’heure des bilans, plutôt que de score, elle préfère parler de candidature témoin. Pour préparer l’avenir. “Maintenant qu’on s’est structuré, qu’on a noué des contacts avec les sympathisants, on va marquer plus activement notre présence dans le 9ème. En éditant un journal. En faisant régulièrement des débats”, indique-t-elle. Manière aussi de se prémunir contre un probable recul électoral par rapport aux européennes. En 1999, les Verts avaient recueilli près de 20 % dans l’arrondissement. La politique, ça s’apprend vite.

Vincent Chansel