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La journée est tiède, un de ces premiers redoux de printemps où lon prend du plaisir à traîner dehors. Beau temps ou pas, les communistes aiment être là, au bas de la rue de Martyrs, à distribuer des tracts. «Toute lannée», insiste Evelyne Hamon, qui milite avec son mari, barbe noire et blanche à la Karl Marx. Jacques Bravo arrive du haut de la rue. Tout de suite, Yves Dimicoli, lun des militants PC, linterpelle sur le tract du jour. Pour la réunion publique de ce soir-là, on annonce dans lordre les seuls Florence Parly, Yves Contassot et Jacques Bravo.
Les reproches fusent. On ne badine pas avec la pluralité de la gauche. Dimicoli part à lattaque : «Cest un accord fédéral !». «Japprécie pas tout ce que tu fais Jacques», relaie Evelyne Hamon. Jacques Bravo semporte, il part plus loin. Lincident clos, les communistes minimisent les divergences. «On aurait voulu que toutes les composantes apparaissent sur le tract, évidemment. Comme on aurait voulu peser dun poids plus important au sein de la liste. Mais lessentiel, cest la victoire de la gauche», explique Yves Dimicoli. Le PC, en cas de victoire, aura un conseiller darrondissement. Militants, colistiers, ceux qui ont mené cette campagne sont un peu fatigués. Astrid Panosyan, n°11 de la liste, avoue : «On a tous des yeux de déterrés».
Milieux daffaires et commerçants
Inlassable, Jacques Bravo marche encore. Chaque main serrée ressemble un peu pour lui aux foulées du marathonien, limage de lui-même quil affectionne le plus. Pierre Lellouche, croisé vendredi matin rue Cadet, avait «petite mine», dit-il. Vendredi midi, le leader de la gauche dans larrondissement a déjeuné avec les milieux daffaires. Il raconte : «Je leur ai dit que nous nous reverrions bientôt seulement si jétais élu. Ils mont répondu : Allez, on ne plaisante plus.»
A la sortie de lécole élémentaire de la rue Turgot à 16h30, les gens viennent à lui sans quil ne les sollicite. Il leur glisse quelques mots sur les places manquantes dans les classes de septembre. «La différence avec les campagnes précédentes, cest la crédibilité. Les gens viennent discuter concrètement. Avant, cétait juste un mot dencouragement ou un salut.» Il descend lavenue Trudaine avec la locale de létape, sa n°5, Pauline Véron. A tous les coins de rue, il y a un commerçant à saluer et à féliciter. Laccueil est chaleureux partout. Que ce soit pour prévenir les bris de vitrine ou dégager la vue devant la plaque «place Lino-Ventura», ils ont tous limpression de parler au futur maire.
Hugues Honoré
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