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- “La gauche veut avancer voix à voix”

Campagne
Echanges d’amabilités
Vendredi 16 mars, 19h55 - Quand Jacques Bravo part en balade dans le IXe comme vendredi, tout le monde l’assure de son soutien. Seuls les communistes ont des récriminations.
Jacques Bravo. (AFP)

La journée est tiède, un de ces premiers redoux de printemps où l’on prend du plaisir à traîner dehors. Beau temps ou pas, les communistes aiment être là, au bas de la rue de Martyrs, à distribuer des tracts. «Toute l’année», insiste Evelyne Hamon, qui milite avec son mari, barbe noire et blanche à la Karl Marx. Jacques Bravo arrive du haut de la rue. Tout de suite, Yves Dimicoli, l’un des militants PC, l’interpelle sur le tract du jour. Pour la réunion publique de ce soir-là, on annonce dans l’ordre les seuls Florence Parly, Yves Contassot et Jacques Bravo.
Les reproches fusent. On ne badine pas avec la pluralité de la gauche. Dimicoli part à l’attaque : «C’est un accord fédéral !». «J’apprécie pas tout ce que tu fais Jacques», relaie Evelyne Hamon. Jacques Bravo s’emporte, il part plus loin. L’incident clos, les communistes minimisent les divergences. «On aurait voulu que toutes les composantes apparaissent sur le tract, évidemment. Comme on aurait voulu peser d’un poids plus important au sein de la liste. Mais l’essentiel, c’est la victoire de la gauche», explique Yves Dimicoli. Le PC, en cas de victoire, aura un conseiller d’arrondissement. Militants, colistiers, ceux qui ont mené cette campagne sont un peu fatigués. Astrid Panosyan, n°11 de la liste, avoue : «On a tous des yeux de déterrés».
Milieux d’affaires et commerçants
Inlassable, Jacques Bravo marche encore. Chaque main serrée ressemble un peu pour lui aux foulées du marathonien, l’image de lui-même qu’il affectionne le plus. Pierre Lellouche, croisé vendredi matin rue Cadet, avait «petite mine», dit-il. Vendredi midi, le leader de la gauche dans l’arrondissement a déjeuné avec les milieux d’affaires. Il raconte : «Je leur ai dit que nous nous reverrions bientôt seulement si j’étais élu. Ils m’ont répondu : “Allez, on ne plaisante plus”.»
A la sortie de l’école élémentaire de la rue Turgot à 16h30, les gens viennent à lui sans qu’il ne les sollicite. Il leur glisse quelques mots sur les places manquantes dans les classes de septembre. «La différence avec les campagnes précédentes, c’est la crédibilité. Les gens viennent discuter concrètement. Avant, c’était juste un mot d’encouragement ou un salut.» Il descend l’avenue Trudaine avec la locale de l’étape, sa n°5, Pauline Véron. A tous les coins de rue, il y a un commerçant à saluer et à féliciter. L’accueil est chaleureux partout. Que ce soit pour prévenir les bris de vitrine ou dégager la vue devant la plaque «place Lino-Ventura», ils ont tous l’impression de parler au futur maire.
Hugues Honoré