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Interview
“J’ai peur qu’on ne fasse pas le plein des voix”
Jeudi 15 mars, 17h30 - Ancien colistier de Vincent Reina, Jean-Jacques Poupart a refusé de faire partie d’une liste dirigée par Pierre Lellouche. S’il souhaite la victoire de la droite, ce conseiller d’arrondissement craint la réaction des électeurs.
Jean-Jacques Poupart. (D.R.)
La fusion des listes Lellouche et Reina est loin de faire l’unanimité dans l’entourage du candidat tiberiste. Comme au moins quatre des anciens colistiers de la liste de Vincent Reina, Jean-Jacques Poupart n’a pas souhaité faire partie de la liste d’union. Mais à l’inverse d’Olivier Hureau qui appelle à voter pour Jacques Bravo, il souhaite que son camp l’emporte.
Comment avez-vous réagi à l’annonce de la fusion des deux listes de droite ?
J’adhère totalement à la décision de notre tête de liste car politiquement elle peut parfaitement s’expliquer. D’ailleurs Vincent Reina comme Pierre Lellouche, ont des ambitions politiques et ils n’avaient pas d’autre option pour gagner.
Pourtant vous avez décidé de vous retirer et de ne pas figurer sur la nouvelle liste ?
Lorsque Vincent Reina nous a réuni pour nous faire part de sa décision, j’ai été le premier à dire que pour des raisons morales et éthiques je ne pouvais m’engager auprès de Lellouche. Je déteste le personnage et son comportement à l’époque où j’étais trésorier de la quatrième circonscription du RPR, m’a à jamais dissuadé de travailler avec lui. Moi je ne suis pas un politique, je gagne ma vie autrement. Je peux donc me permettre d’avoir des exigences morales.
Mais que lui reprochez-vous concrètement ?
J’ai pu observer les manœuvres du personnage mais ce sont des histoires internes au RPR et je ne souhaite pas en dire plus.
Vous êtes vous malgré tout impliqué dans la campagne du deuxième tour ?
Non j’ai tenu à rester discret. Vous savez, on ne peut pas critiquer la façon dont les gens font campagne, à la limite d’ailleurs de la légalité, et le lendemain s’embrasser sur la bouche. Ce serait une tromperie morale. Mais Vincent est un ami et je continuerai à l’aider quelque soit la suite.
Même s’ils ont reconnu qu’ils prenaient un risque en fusionnant, Vincent Reina et Pierre Lellouche pensent gagner toutes les voix des électeurs de droite. Partagez-vous leur avis?
Cela me laisse un peu songeur. Je sais que la majorité de nos électeurs est ravie et ne se posera pas trop de question car elle vote pour l’étiquette plus que pour la personnalité du candidat. Mais les autres sont conscients que la campagne s’est menée au niveau du caniveau. Les gens ont vu les affiches, les autocollants, entendu les insultes échangées. Et ils ne sont pas stupides, ils savent bien que cela ne venait pas de l’équipe de Jacques Bravo. J’ai donc peur qu’on ne fasse pas le plein des voix même si j’espère que les électeurs le prendront bien quand même.
Propos recueillis par Caroline Nugues