Elle est arrivée vers 20h15, en retard, mais pas inquiète. Jeudi soir au café Turgot, les débats avaient démarré un peu trop tôt pour elle. Jacques Bravo la fait applaudir par toute lassistance. Elle a simplement souri, puis pris la place qui lui était offerte à côté de sa tête de liste. Elle la écouté, lair un peu ennuyé, les yeux dans le vague et les jambes croisées. Cest une femme discrète par nature, mais non sans influence. Sa quatorzième et dernière position sur la liste de la gauche plurielle dans le IXe, cest un peu comme son secrétariat dEtat au Budget au sein du gouvernement : cela na lair de rien, mais cest un rôle-clé.
Chaque colistier de Jacques Bravo a sa raison dêtre. Florence Parly doit, selon les termes du candidat à la mairie, «dire un petit mot sur le temps des femmes, le temps des villes, quelques réflexions modernes
» Tant de poésie pour amener la discussion sur les femmes en politique et ailleurs. Alors elle en parle, tout à son aise. Le discours a gardé ses accents énarchiques, lisse et fluide dans les transitions, dans le ton. Après la verve militante subtile et rodée de Jacques Bravo, le contraste est net. Mais faire campagne sapprend petit à petit pour un haut-fonctionnaire de 37 ans.
"Femme daujourdhui"
«Les femmes jouent un rôle très important à Paris, dans la vie économique, sociale, associative, et ce rôle nest pas valorisé», dit-elle. Florence Parly égrène les propositions de la gauche plurielle pour faciliter le quotidien des femmes. Le sien na pas lair simple. Après un appel à «faire barrage à la droite» et une dernière conclusion de Jacques Bravo, elle senfuit par la rue Condorcet. Corine Barlis et Jacques Bravo font son éloge de militante à la sortie du Turgot : «pleine de simplicité», «une femme de compétence et dexcellence», «une intégration remarquable», «une personnalité qui sest réellement investie»
et surtout, conclut sa tête de liste, «une femme daujourdhui».
Hugues Honoré
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