Une enfant sage en politique
Dimanche 11 mars, 11 heures.
A 26 ans, Pauline Véron est quatrième sur la liste de Jacques Bravo (PS).
Son sourire est aussi timide que sa poignée de main est assurée. Pauline ôte sa longue écharpe, s’assoit et croise les mains, telle une enfant sage. Son nez retroussé et ses petits yeux noisette lui enlèvent tout sérieux. Mais la jeune fille ne rigole pas. Elle fait de la politique.
A 26 ans, Pauline Véron, est quatrième sur la liste socialiste de Jacques Bravo dans le IXe arrondissement parisien. Née au Gabon, la jeune juriste tient un discours des plus passionnés, où l’humanisme se taille la part du lion.
Elle a commencé tôt. A 14 ans, elle rejoint le Mouvement des Jeunesses Socialistes. Puis au moment des années fac, elle délaisse la politique pour se consacrer au droit. Il faut attendre les lois Pasqua pour que l’étudiante adhère à SOS Racisme et réalise qu’elle peut concilier ses deux passions en se spécialisant en droit des étrangers.


“Porteuse de valeurs de tolérance”
Elle se livre. Parle avec les mains, cherche ses mots en regardant le plafond. De ce regard qu’elle devait avoir en tirant les jupes de sa mère, qui l’a mise au monde en Afrique, dans ce Gabon qu’elle n’a connu que 6 mois. Ce qui explique peut-être son attachement à la cause des étrangers, ses affinités avec la ligue des Droits de l’Homme.
Pauline Véron se veut porteuse de “valeurs de tolérance” entre les gens, les genres, les sexes. “La parité n’a de sens que si les femmes ne sont pas les seules à parler du droit des femmes”, plaide-t-elle.
De son coté, la candidate veut se servir de son expérience et de l’exemple qu’elle peut représenter pour “réhabiliter la politique”. On lui prête beaucoup d’ambition. Elle préfère parler de “conviction”.
“Les femmes réfléchissent deux fois plus que les hommes avant de se présenter à de telles échéances, car elles sont plus conscientes de l’aventure”. Pauline a pris acte, elle sait quelles seront ses responsabilités si elle est élue.


Alexis Laffaille