Chirac le provincial
Mercredi 14 mars, 9h20. Séguin est lâché, le RPR a peur. Peur de ne plus maîtriser la créature qu’il a créée. Michèle Alliot-Marie tente de rester droite dans ses escarpins, Chirac lui, prend de la hauteur… De sa présidence, l’ancien maire de la capitale cogite à une stratégie pour sortir la droite du vaudeville parisien qui n’en finit plus de nous rendre hilares… Dimanche soir, c’est trop tôt. Lundi, rien ne vient. Enfin hier, une vision, un éclat a surgi ! L’esprit présidentiel, arrivé à maturation, a pondu son stratagème : il faut imprimer un message dans l’esprit de l’opinion selon lequel "en province, la droite est majoritaire". Fort !..
On ne mesure pas encore très bien la portée de cette nouvelle méthode de persuasion. Sans doute faudra-t-il quelques jours aux communicants élyséens pour assumer cette délicate mission de propagande. Pas simple, la mission. Cela revient à essayer de convaincre les gens que "quand ça sent mauvais sous ses pieds, il n’y a qu’à se dire qu’à quelques lieues de là ça sent la fleur, pour que ça sente bon là où on se trouve". Evident. De cette perle de stratégie présidentielle, on peut tirer deux enseignements. Le premier, c’est que Jacques Chirac ne sort de son silence, et ne se mêle à la foire d’empoigne de la mairie de Paris, que pour envoyer des messages forts. Le deuxième, à l’usage de la droite, c’est que ce n’est pas de Séguin dont il faut le plus se méfier…
Antonin André