Le chevalier Lolo
Laurent Fabius est content. Content de lui surtout, et de ses 83% obtenus dès le premier tour. "Je m’excuse pour les 17% qui m’ont manqué," indique-t-il dans le journal Le Monde. Ironique ?… Prétentieux. Mais le plus beau c’est le respect qu’il affiche pour ses partenaires de la gauche plurielle, et notamment à l’égard de ses amis communistes. Malgré leur dégringolade de dimanche dernier, et bien Lolo propose, dans sa grande clémence, "de soutenir les communistes à bout de bras jusqu’aux prochaines législatives". Quelle élégance ! Non vraiment, parce que quand on fait 83% au premier tour, ne pas afficher le moindre mépris pour ceux qui rencontrent l’échec, et même, proposer son aide, et bien c’est ce qu’on appelle être chevaleresque ! Quant à ses petits camarades ministres qui ont été giflés au premier tour (Gayssot à Béziers, Guigou à Avignon, Voynet à Dôle…), là encore, le chevalier Lolo a le mot juste :  "C’est toujours dur d’être battu". Compatissant, attendri. En fait, il y a un seul souci pour celui qui avoue lui-même n’être "que" ministre des Finances, c’est de ne pas toujours arriver à se mettre au niveau des autres. La solitude des grands esprits quoi. Ecoutez plutôt : "Il y a une chose que je ne suis pas arrivé à bien faire comprendre, c’est l’importance de maîtriser les dépenses publiques. Ce n’est pas dans la culture française. Ni de droite ni de gauche. Mais, ajoute-t-il, Lionel Jospin me soutient". Ouf ! Au moins a-t-il un premier ministre à sa hauteur, c’est toujours ça. Ça aide à se sentir moins seul.
Antonin André