Sites
www.vertsparis2001.org www.seguin2001.net
www.bertrand-delanoe.org
www.tiberi.com

Lire
les autres sites de campagne

Médias
Cyberdémocratie : peut mieux faire
Dimanche 11 mars, 11h.Des obstacles financiers, juridiques et surtout la crainte d’un manque d’efficacité ont freiné le développement des sites électoraux pendant la campagne municipale.
2001 oblige, l’Internet devait faire son apparition pour les élections municipales, rattachant le débat politique local à la toile globalisante. Pourtant, les candidats des différentes forces en lice ont manifesté peu d’intérêt pour la toile.
Bien entendu, chaque liste parisienne, consciente de batailler dans une ville à la pointe de l’innovation technologique, s’est empressée de mettre en place un site de campagne à l’adresse de ses concitoyens internautes avec différents degrés d’interactivité. Si l’on pouvait parfois “chatter” sur le site de Bertrand Delanoë, l’équipe de Jean Tiberi n’a, quant-à elle, présenté qu’une page statique reprenant le bilan et le programme du maire sortant à la manière d’un tract.
Une frilosité qui surprend puisque dès 2000, on déclarait, notamment au PS, que les prochaines élections seraient placées sous le signe de la conquête du Web, transformé en outil de compétition.
Mais à l’échelle nationale, le constat est encore plus frappant. Selon Thierry Vedel, chercheur au Centre d’étude sur la vie politique française “on compte moins de 500 sites électoraux, sur 60 000 listes présentées dans les 36 000 communes.“ A peine 0,1% des candidats.
Ce manque d’investissement des différentes formations a des raisons simples. Tout d’abord, on rechigne à investir dans un média qui n’offre pas de garanties d’efficacité en terme d’apport de voix. Car, s’il y a 6,8 millions d’internautes hexagonaux, leur majeure partie est composée de jeunes peu intéressés par les joutes électorales ou de cadres possédant déjà leurs convictions.
Aucun statut pour l’Internet dans le code électoral
Nul doute qu’avec de telles perspectives, le budget alloué à l’internet par les différentes camps ne pouvait être élevé. En témoignent les 300 000 francs de la liste de la gauche plurielle à Paris, soit 5% d’un budget total de 6 millions.
Enfin, l’absence de statut défini par le code électoral pour l’Internet freine son utilisation : d’une part, le remboursement des frais engagés pour l’élaboration des sites de campagne n’est pas garanti. D’autre part, ce média peut être assimilé à un service télématique ou téléphonique gratuit mis à la disposition du public. Et cela est interdit. En la matière, le Ministère de l’intérieur s’est montré jusqu’ici relativement tolérant puisqu’il a assimilé les sites électoraux à des services payants (prix de la communication).
Le baptême du feu pour l’Internet en politique est loin d’être une réussite éclatante. Mais la situation pourrait évoluer : quand le code électoral, qui a “besoin d’un sérieux toilettage” selon Thierry Vedel, prendra vraiment en compte le dernier né des médias, son utilisation devrait être facilitée. 2002 oblige.
Laurent Deschamps