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Lédito de Benoît Berthé
Quand Millon se refait une virginité
Jeudi 15 mars, 11h50 - La droite lyonnaise na rien à envier à son homologue parisienne. En faisant lunion avec Charles Millon, elle "efface" plus de deux ans de divisions. Au risque de troubler lélectorat centriste. Charles Millon, lui, revient par la grande porte...
On le disait fini. Son alliance avec le Front National lors des régionales de 98 lavait mis au ban des hérétiques de la droite parlementaire. Exclu de lUDF, rejeté par le RPR et courtisé par lextrême-droite, Charles Millon avait tenté de fonder un parti unique de la droite, il naura réussi quà créer une chapelle de plus. Une chapelle qui, se disait-on, se serait éteinte avec le temps.
Que na-t-on pensé. Lancien ministre de la Défense, est bel et bien présent. Les municipales de 2001 lui ont redonné force et combattivité. La droite lui déroule désormais le tapis rouge.
Une image. Celle des caméras de France 3. Dans la nuit de lundi à mardi, Michel Mercier, qui sest retiré de la course, Jean-Michel Dubernard, nouveau chef de file de la droite parlementaire et Charles Millon, se retrouvent dans un grand hôtel de Lyon pour discuter de l'union de la droite. Les tenors de la droite officielle franchissent les grandes portes dorées, au vu et au su de tous. Charles Millon, lui, gagne la salle des négociations en catimini, par une porte dérobée, en passant par le parking souterrain. Fin des négociations : le président de la DLC sort avec son nouveau partenaire, Jean-Michel Dubernard, presque sous les honneurs. Michel Mercier lui sefface... Tout un symbole.
Lyon contre Paris
La droite modérée abandonne donc "sa" ville. Le RPR qui a peut-être perdu Paris se raccroche à la capitale des Gaules. Pari très risqué. D'une part, Collomb a de grandes chances d'être élu maire de Lyon. D'autre part, si la droite passe, Millon ne devrait pas rester inactif. Du fait des listes en présence, suite aux divers retraits et fusions dans chaque arrondissement, les troupes millonistes seraient en cas de victoire plus nombreuses que celles de Dubernard. Les stratèges parisiens qui ont poussé à l'union - les mêmes qui avaient conseillé la dissolution? - ont une nouvelle fois montré tout leur savoir-faire. Chirac en tête. Collomb connaît désormais son adversaire. Millon s'est refait une virginité. Il est en course.
Benoît Berthé
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