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La gauche sortante récompensée à Grenoble
Marid 13 mars, 13h 10. A vaincre sans péril... Michel Destot et ses alliés Verts n’ont pas de réels adversaires et devraient retrouver l’Hôtel de Ville dimanche prochain.
Au pied de la Chartreuse, la capitale des Alpes a, c’est maintenant certain, tourné la page de la droite pour un certain temps. Grenoble la bohème, la bourgeoise bohème, a adopté la gauche et l’écologie. Quoi de plus naturel dans une ville où histoire récente et environnement peuvent expliquer le vote de dimanche ? D’abord, la ville à la pointe de la révolution urbaine dans les années 70 se rappelle toujours avec nostalgie de son maire de gauche Hubert Dubedout. Ensuite, la cité où technologies nouvelles et pôles de recherches ont élu domicile a attiré une population plutôt huppée et soucieuse de sa qualité de vie et d’écologie. Bref, ceux qu’on allait bientôt appeler les “bobos”. Enfin, l’agglomération accueille 60 000 étudiants. Face à cette ville sociologiquement de gauche, il aurait fallu un Alain Carignon charismatique pour prendre d’assaut l’Hôtel de ville au style stalinien.
Union de façade à droite
Max Micoud (DVD) lui, ne fait pas le poids. Certes, il a viré en tête après le premier tour en obtenant 34% des voix. En “ratissant” devrait-on dire, car il a déjà fait le plein de toutes les voix possibles. Ici, point d’union de second tour, de retrait ou d’accord à l’amiable. Sa liste réalise l’union de toute la droite. Du moins en apparence, car en coulisses, les observateurs locaux comme Françoise Chardon du Dauphiné-Libéré évoquent un Alain Carignon semant la zizanie. Résultat, l’union ne suffit pas à faire pas la force puisqu’en 1995, trois listes de droite totalisaient 39% des suffrages.
Seule consolation pour la droite, le maire sortant n’a pas amélioré son score d’il y a six ans ( 29,87% contre 29,22%). Mais Michel Destot à la tête d’une liste d’union de la gauche a été “gêné” par l’apparition de trois listes d’extrême gauche qui totalisent 9,5% des voix. Et puis il ne faut pas oublier l’abstention. La campagne terne sans véritable enjeu s’est soldée au premier tour par un taux d’abstension de 45%, soit 5% de plus qu’en 1995. Les Verts, tombeurs du système Carignon, recueillent avec Pierre Kermen 19,77% des suffrages.
Mais en six ans, une chose est claire, la majorité municipale a su s’affirmer et le
cocktail gauche-Verts, parfois détonnant, a trouvé à Grenoble, ses amateurs.
Benoît Martin