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- “On court à la catastrophe”
- “La victoire du peuple sur les bourgeois”
- Jean-François Pernin impute la défaite de la droite dans le XIIe à Alain Robert (tiberiste)

XIIe arrondissement
La délivrance de la gauche
Lundi 19 mars, 13h20 - Scores serrés et résultats tardifs. Tout était réuni pour rendre la défaite plus dure et la victoire plus belle.
Le maire sortant Jean-François Pernin. (AFP)
Le douzième devait être l’arrondissement décisif dans la bataille pour la mairie de Paris. Dimanche soir, le suspense dans ce fief de la droite a tenu toutes ses promesses. Les scores des IXe, XIIIe et XIVe étaient déjà tombés lorsqu’enfin, les résultats des 60 bureaux de vote de l’arrondissement ont été révélés. La gauche s’imposait avec 51,06% des suffrages et à l’unisson, les électeurs parisiens de la gauche pouvaient laisser éclater leur joie. Paris était gagnée.
Pourtant, la victoire a été longue à se dessiner rue Daumesnil, à la mairie. Bureau de vote après bureau de vote, les résultats affluaient et donnaient les deux listes au coude à coude. Jusqu’à la fin, l’issue paraissait incertaine. Et le fort taux de participation n’était un indice pour personne. Finalement, c’est Michèle Blumenthal, tête de la liste “Changer d’ère-Verts” qui a profité de la mobilisation des électeurs (68,99% de votants) pour s’imposer officiellement vers 22h.
“On court à la catastrophe”
Un résultat qui inquiétait les partisans du maire sortant. “Je ne comprends pas que l’on puisse voter pour Delanoë”, s’interrogeait une militante de droite avant de rajouter que “la gauche et les Verts ne connaissent rien aux dossiers de cet arrondissement. On court à la catastrophe”. Mais déjà les critiques étaient couvertes par la musique des Mariachis mexicains accompagnant les militants de gauche a l’assaut de la mairie. Les huées des vaincus ne rivalisaient pas avec les “On a gagné” des amis de Michèle Blumenthal. Tandis que cette dernière investissait la grande salle pour prononcer son discours, le maire sortant Jean-François Pernin pestait contre les trahisons qui, à droite, “[lui] ont fait perdre la mairie”.
Mais l’amertume des uns fait le bonheur des autres. Alors que le candidat séguiniste refermait les portes de la mairie, la nouvelle majorité rejoignait la place de l’Hôtel de Ville.
Benoît Martin