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Résultats Paris
Historique
Delanoë gagne son Paris
Lundi 19 mars , 1h30- La conquête de Paris par la gauche met du baume au coeur d’une majorité à la peine en province.
L’alternance. Après 24 ans de règne, le RPR quitte l’Hôtel de ville de Paris, désuni et plein de rancoeur. La gauche plurielle, elle, a trouvé son bastion symbolique.
A un an des élections présidentielles, la ville qui a fait Jacques Chirac bascule à gauche. Lionel Jospin ne s’y est pas trompé, qui est arrivé au QG de campagne du nouveau maire de Paris, Bertrand Delanoë, une fois la victoire assurée.
Une victoire promise à la gauche depuis des mois. Les électeurs n’ont cette fois pas fait mentir les sondeurs. Si la vague rose tant annoncée à la veille des municipales s’est muée en reflux en province, c’est un véritable ouragan qui s’est abattu sur la capitale.
La gauche a fini par gagner la guerre. En 1995, elle s’emparait de six arrondissements : les IIIe, Xe, XIe, XVIIIe, XIXe et XXe. Dimanche soir, elle asseyait sa domination sur les IIe, IVe, IXe, XIIe, XIIIe et XIVe arrondissements.
On est loin du "Grand Chelem" réalisé par le RPR en 1989. Mais avec 92 sièges au conseil municipal (dont 23 promis aux Verts), Bertrand Delanoë fait tomber Paris à gauche. Du jamais vu depuis un siècle.
Tout s’est joué dans le XIIe arrondissement. 51,06% des voix auront suffi à la socialiste Michèle Blumenthal pour ravir la mairie à la droite, représentée par le séguiniste Jean-François Pernin. 1013 voix les séparent, mais le résultat est sans appel : la gauche plurielle remporte 8 des 10 sièges mis en jeu dans cet arrondissement-clé.

“Une grave erreur historique”
Sans euphorie excessive, Bertrand Delanoë a présenté sa victoire comme celle des “Parisiennes et des Parisiens [qui] ont décidé librement de l’alternance dans la capitale”.
Réélu dans son fief, le Ve arrondissement, avec plus de 53% des voix, Jean Tiberi a fustigé “les états-majors politiques de l’opposition nationale”, lesquels portent, selon lui, la responsabilité de la défaite de la droite. En rejetant la fusion des listes tiberistes et séguinistes, ils auraient commis une “grave erreur historique”.
Philippe Ségin n’aura pas la consolation d’être élu maire de son arrondissement, il n’obtient que 24,69% des suffrages. C’est affecté qu’il est apparu devant les caméras de télévision pour, à nouveau, dénoncer la dissidence de Jean Tiberi.
A droite, la défaite est amère. Majoritaire en nombre de voix sur la capitale, avec 51,5% des voix, elle perd pourtant la mairie. Mais le débat sur le mode d’élection du maire de Paris ne pourra masquer au cours des jours qui viennent la déroute de la droite, et singulièrement celle du RPR.

Bénévent Tosséri