En direct avec... Le Dauphiné Libéré
Jeudi 15 mars, 18h30 - Quelle sera la tendance du prochain conseil général de l’Isère ? Les observateurs qui prévoyaient ces dernières semaines la victoire de la gauche plurielle devront attendre dimanche, car les résultats du premier tour ne prédisent pas forcément la défaite de la droite. Explications avec Rodolphe Zimmermann, journaliste politique au Dauphiné Libéré de Grenoble.

Succession difficile
Les difficultés rencontrées par la droite dans certains cantons sont dues à l’absence dans les scrutins de conseillers généraux sortants. Les nouveaux candidats n’auraient donc pas fait le plein des voix. Malgré tout, “l’alternance sera difficile”, selon Rodolphe Zimmermann.

En cas d’égalité
Avec deux sièges d’avance au sein du conseil sortant, et compte tenu de scores très serrés dans certains cantons, une égalité en nombre de sièges est possible. Pour Rodolphe Zimmermann, “le conseiller général de Mens”, doyen d’âge de l’assemblée, pourrait parvenir à la présidence si aucun accord n’est trouvé auparavant.

Propos recueillis par Pierre-François Toulze

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- “Succession difficile”
-“En cas d’égalité”

Vues d’Europe
Chirac va-t-il perdre Paris ?
Jeudi 15 mars, 18h - La bataille de Paris focalise toutes les attentions nationales, mais aussi celles de nos voisins. Les journaux européens tirent les premiers enseignements de ces élections pour Chirac et Jospin, en vue des prochaines présidentielles.
Aux yeux de la presse européenne, le possible basculement à gauche de Paris sonne avant tout comme une sérieuse déconvenue pour l’ancien maire de la capitale, Jacques Chirac. Selon le quotidien britannique The Independent, “Chirac et son parti, le RPR, vont peut-être perdre leur fief le plus important, celui de la capitale. Et ce, un an avant une campagne présidentielle qui s’annonce des plus délicates pour l’actuel président français.”
Pour les journaux européens, le chef de l’Etat est bien mal en point en vue d’une réélection à la tête du pays, en 2002. “Un coup dur pour Chirac”, estime The Daily Telegraph pour qui “la fierté du président a subi un affront symbolique”. The Times qualifie ce premier tour à Paris de “revers personnel” pour le président français. Outre-Rhin, le Spiegel affirme : “La victoire de la gauche à Paris constitue un dur revers pour le néo-gaulliste Jacques Chirac.”
En Espagne, El Mundo, insiste sur la victoire du secrétaire national du PS, François Hollande, à Tulle en Corrèze : “les socialistes ont réussi à lancer une pique dans un autre bastion de Chirac.” “Une victoire dramatique de la gauche dans le fief corrézien de Chirac”, surenchérit en Grande-Bretagne, The Daily Telegraph.

Pas de raz-de-marée rose
Le quotidien italien, Il Messaggero, pourtant orienté à gauche, tempère néanmoins la déconvenue de la droite à Paris en titrant “Chirac gagne en province et assiège Paris.” Et le journal transalpin de minimiser “la vague rose” annoncée pour les socialistes et Jospin. Même son de cloche pour le quotidien de Turin, La Stampa, qui annonce : “Jospin déçu, la vague rose n’a pas eu lieu.” Avant d’ajouter “la Droite n’est pas morte.” “La victoire écrasante de la gauche annoncée ne s’est pas concrétisée,” estime The Daily Telegraph. “Les socialistes ne progressent pas en France, comme espéré,” souligne ABC, quotidien conservateur espagnol.
Mais certains journaux sont plus optimistes pour le Premier ministre. “Jospin peut dormir tranquille, sa popularité est confortée par le résultat des urnes,” affirme La Repubblica, en Italie. Une victoire de la gauche à Paris “relancerait les espoirs de Jospin pour les présidentielles”, selon The Times. Le quotidien britannique reconnaît toutefois que les bons résultats de la gauche “reflètent la popularité du gouvernement Jospin, mais l’effet est moins important que prévu”.


"Le Talentueux Monsieur Delanoë"
De tous les candidats, Bertrand Delanoë est celui qui recueille tous les suffrages. La presse étrangère dresse le portrait du candidat socialiste à la mairie de Paris, en tête à l’issue du premier tour. Portrait élogieux pour El Pais: “C’est le candidat du changement (...) ses meilleures qualités sont la très bonne connaissance des problèmes inhérents à la ville et son intégrité. Il est en marge de tous les scandales qui ont sali une droite divisée à Paris.”
Nombreux sont ceux qui soulignent le manque de charisme souvent reproché à Delanoë. Mais la presse européenne préfère, à l’image d’El Pais, retenir les compétences du candidat : “très au fait des problèmes quotidiens de son électorat, tels que la sécurité, la circulation ou les crèches.” Un homme “passionné et intelligent, bien que parfois colérique et manquant de chaleur”, estime The Independent.
En Allemagne, Die Welt explique: “Paris passait pour une forteresse conservatrice tout aussi imprenable que le Vatican. Cela, seul un rebelle comme B. Delanoë ne peut l’accepter (...) il savoure son métier, la politique et le pouvoir. En un mot, il séduit.”

Julie Demarcy

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Presse britannique:
- The Independent
- The Daily Telegraph
- The Times

Presse allemande
- Der Spiegel

- Die Welt

Presse espagnole
- El Mundo
- El Pais
- ABC

Presse italienne
La Repubblica
La Stampa
Il Messaggero

En direct avec... La Voix du Nord
Jeudi 15 mars, 16h30 - A Béthune, le score au premier tour (44,1%) du socialiste dissident Jacques Mellick crée la division aussi bien à gauche qu’à droite. La candidate RPR Anne-Marie Duez se maintient malgré les consignes, ce qui pourrait faire perdre la mairie à Bernard Seux (DVG) au profit de son rival. Explications avec Benoît Deseure, journaliste à La Voix du Nord.

La pagaille à Béthune
Selon Benoît Deseure, la situation politique locale est telle “qu’on ne peut plus parler ni de droite ni de gauche”. Le Parti socialiste ne veut pas départager ses deux candidats, d’autant que Jacques Mellick et Bernard Seux sont des ennemis jurés. Quant à Anne-Marie Duez (RPR), sa décision de se maintenir lui vaut d’être rangée parmi les “pro-Mellick”.

Mellick divise le RPR
Anne-Marie Duez, qui se maintient au second tour, a été désavouée par les instances départementales et nationales du RPR. Le parti de Michèle Alliot-Marie veut tout mettre en œuvre pour contrer Mellick, “dont le score a surpris par son ampleur”, souligne Benoît Deseure.

Un candidat comme les autres ?
Depuis sa condamnation il y a cinq ans, Jacque Mellick n’a plus d’ennuis judiciaires. Le procès VA/OM est déjà loin. Seule la chambre régionale des comptes a produit un rapport sur sa gestion municipale d’avant 97. Mais selon Benoît Deseure, “peu d’électeurs ont pris connaissance de son contenu”.

Combat frontal entre frères ennemis
Jeudi soir, Jacques Mellick tient une conférence de presse. Selon Benoît Deseure, son principal argument de fin de campagne est “que ses adversaires dégueulent sur sa personne”. De son côté, la liste concurrente ironise : “Faut-il être malhonnête pour réussir en politique ?” Un climat délétère pour cette fin de campagne à Béthune.

Propos recueillis par Caroline Caldier

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- "la pagaille à Béthune"
- "Mellick divise le RPR"
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"un candidat comme les autres"
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- à droite comme à gauche, Mellick sème la zizanie