Interview
«Je ne serai pas un nouveau Kaspereit»

Dimanche 11 mars, 11 heures. Jacques Bravo (PS) fait campagne pour rompre avec les pratiques du maire sortant.
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Quelles sont vos urgences dans le IXe ?
Je veux que l’arrondissement accueille les familles. Pour permettre à tout le monde d’habiter ici, nous devrons nous battre contre les inégalités dans le logement, l’opacité dans l’attribution des logements sociaux, le manque de places en crèche. D’ici à la rentrée de septembre, il y a 117 places à trouver dans les écoles primaires. Nous allons agir tout de suite : un tiers des mesures que nous proposons seront appliquées avant l’été si nous sommes élus.
Ce sont ces problèmes très matériels qui touchent le plus vos électeurs ?
Oui, je suis frappé de leurs réactions dans les réunions publiques. Les seules questions qu’ils posent sont extrêmement pointues. Beaucoup me donnent leurs coordonnées personnelles pour que je règle leur cas après mon élection. Ils ont pris ce réflexe. Je leur réponds que ce n’est pas cela un maire, et qu’ils n’auront pas un nouveau Kaspereit.
Quelle méthode préconisez-vous à la place ?
Je suis partisan de la concertation à outrance. La mairie a l’image d’un bunker inaccessible. En tant que conseiller municipal, j’y ai un bureau, mais le portier vous dira, sans rire : “Jacques Bravo ? Y a pas de Jacques Bravo ici.” Pour nous il ne s’agit pas que de changer les noms, mais surtout de changer de méthode. Je souhaite l’échange direct et public. On a trop vu ces courriers où la mairie assure qu’elle a saisi les autorités compétentes, sans préciser lesquelles, et sans rien faire.
Quel est pour vous l’intérêt de la candidature de la secrétaire d'Etat au Budget Florence Parly ?
C’est elle qui a voulu se porter candidate aux municipales. Elle a suivi la même procédure que les autres : lettre de motivation, CV, audition publique devant les militants, soumission au vote de la section. Pour elle, cette campagne est un bain de jouvence. Elle la mène comme une vraie militante : la semaine dernière, elle est venue cinq fois dans nos rencontres avec les habitants.
Quel regard portez-vous sur vos adversaires ?
J’ai beaucoup joué au tennis et je sais qu’à la fin d’un match il y a un joueur qui rentre chez lui et un autre qui continue dans le tournoi. Je pense être présent en finale, mais je ne sais pas contre qui. Les électeurs connaissent ma liste. Nous l’avons décidée collectivement, par un vote. Chez Pierre Lellouche, c’est une candidature personnelle. Je connais sa façon d’écrire, et je vois qu’il écrit ses tracts sans demander d’avis. Il s’est longtemps affiché avec Mme Pireda, sa n°4, avant de la virer. Elle est partie dans le VIIIe. Chez nous, c’est inconcevable. La liste a été constituée démocratiquement.
Quelles sont vos chances de victoire, d’après vous ?
Je n’ai aucune certitude. Mais depuis un an que nous travaillons à cette campagne, notre démarche a été très bien accueillie. Moi qui suis marathonien, je ne vais pas lâcher.
Propos recueillis par
Hugues Honoré/U>