Après avoir voté aux élections européennes en 1999, les étrangers ressortissants des pays de lUnion européenne vont, pour la première fois en France, pouvoir voter et être éligibles aux élections municipales. Une disposition qui découle du traité de Maastricht ratifié en 1992. Conditions : être âgé de 18 ans, jouir de ses droits civiques tant en France que dans son pays dorigine, résider de façon continue sur le territoire français et se réinscrire pour chaque scrutin sur les listes électorales. En revanche ces nouveaux acteurs de la politique locale ne peuvent devenir ni maire, ni adjoint.
A contrario, en dépit de nombreuses tentatives, les autres étrangers nont toujours pas ce droit. Le 4 mai 2000, une proposition de loi constitutionnelle des Verts lattribuant pour les élections locales à tous les étrangers est adoptée à main levée par lAssemblée nationale. Elle prévoit également léligibilité aux mandats de conseillers municipaux. Cependant, ce texte a peu de chance dentrer en application. En effet, son adoption nécessiterait laccord du Sénat, voire un référendum. Car seuls les projets de loi constitutionnels (dorigine gouvernementale) peuvent être entérinés par le Parlement réuni en Congrès. De nombreuses associations, des partis politiques, dénoncent une évolution vers la création de deux catégories détrangers : ceux qui ont le droit de vote et les autres.
La France à la traîne
Leur principal argument : la France est, avec lAutriche, à la traîne de lEurope en matière de droit de vote des étrangers non ressortissants de lUnion européenne. Elle se retrouve derrière lIrlande, la Suède, le Danemark et les Pays Bas. Dautre part, selon un sondage CSA Opinion-lHumanité (réalisé les 28 et 29 juin 2000 auprès dun échantillon national représentatif de 1000 personnes âgées de 18 ans et plus), 55% des Français sont plutôt favorables au droit de vote des étrangers contre 43%.
Si de plus en plus de pays accordent des droits de citoyenneté aux étrangers, en France, cette évolution nen finit pas de susciter des polémiques. En effet, lextension des droits politiques à tous les résidents (droits civiques et droits de vote à toutes les élections), modifierait lunité de base de lexercice de la citoyenneté. Celle-ci ne serait plus basée sur la notion de nation mais sur celle de résidence. Une totale remise en cause du principe dEtat-Nation propre à notre pays.
Caroline Caldier
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