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la débâcle du PCF

Maigre récolte pour la gauche
Analyse
Paris et Lyon à gauche, la province à droite
Dimanche 18 mars, 23h 45 - Paris et Lyon qui passent à gauche, une vingtaine de villes de plus de 20 000 habitants qui basculent à droite, les municipales offrent un bilan contrasté.
La vague rose n’aura finalement submergé que Lyon et Paris. Deux villes hautement symboliques sur la route des présidentielles, remportées toute deux par des candidats fortement implantés localement et qui ont su profiter des divisions de la droite.
A Paris, les affaires, les dissidences et le désir d’alternance ont eu raison d’un bastion de la Chiraquie. Inflexible, Philippe Séguin s’est délibérément enfermé dans une stratégie de rupture avec le “système Tiberi”. Ce soir, les Parisiens ont condamné cette stratégie à en croire le résultat de la tête de liste de la droite dans du XVIIIe où il n’a recueilli qu’un maigre 22% contrairement à Jean Tiberi élu dans le Ve.
A Lyon plus qu’à Paris, la défaite de la droite a été scellé dans l’entre-deux-tours. L’accord bancal conclu entre Charles Millon et Jean-Michel Dubernard permet au socialiste Gérard Collomb d’enlever une ville centriste. Néanmoins, tirer des enseignements nationaux de ces deux scrutins paraît excessif.
Débâcle communiste
Dans le reste du pays, la vague rose annoncée a viré au bleu. A 22 heures, une vingtaine de villes de plus de 20 000 habitants a basculé à droite. Dont Strasbourg, Blois, Orléans, Rouen, Aix-en-Provence, Chartres et Quimper. Les conquêtes de la gauche en province se limitent pour l’instant à Dijon, Auxerre, Agen, Amboise et Ajaccio. Dans un certain nombre de villes, l’opposition profite du reflux de l’extrême-droite. Le FN et le MNR ne sont plus en mesure de lui imposer des triangulaires fatales. Autre fait marquant de ce scrutin : la débâcle du communisme municipal. Avec Nîmes, le PCF perd la seule ville de plus de 100 000 habitants qu’il détenait encore. Il a également perdu Evreux, Sète et Tarbes au profit de la droite. En région parisienne, les communistes devraient également céder du terrain comme ils l’ont fait à Argenteuil. Que restera-t-il des 55 villes de plus de 20 000 habitants administrées par le PCF à l’issue de la soirée ?

Emmanuel Ginisty & Georges Buisson