Bruits d’isoloirs
Delanoë : star mal lunée
Dimanche 11 mars, 13h 40. Malgré sa nuit calme, le candidat socialiste n'en était pas moins tendu ce matin au moment de glisser son bulletin dans l'urne.
Bertrand Delanoë : "C’est un moment sérieux, j’ai bien le droit d’être un citoyen comme les autres..." (AFP)
Madame Fussac tremble. Cette retraitée paisible, habitante du VIe arrondissement n’est pas habituée à trouver face à elle un mur de journalistes, photographes et cameramen. A 10h 15 ce dimanche matin, les autres électeurs inscrits dans le bureau de vote du centre André Malraux ne sont pas plus à l’aise. En rang d’oignons, ils attendent bien sagement leur tour, visiblement impressionnés même s’ils savent que cette meute n’est pas là pour eux.
Un quart d’heure plus tard, c’est l’effervescence ! L’assesseur se redresse, reprend son meilleur profil. Les objectifs se braquent et les premiers flashes crépitent. Bertrand Delanoë entre en scène.
Mais là, déception ! Il se réfugie dans l’isoloir sans prendre la pause tant attendue. Son choix est rapide. Trente secondes plus tard, il est devant l’urne. Les photographes s’activent mais le candidat stoppe leurs ardeurs : “ D’abord du calme ! Ne parlez pas tous à la fois, c’est un moment sérieux, j’ai bien le droit d’être un citoyen comme les autres...“
Tendu lui aussi Bertrand Delanoë ? C’est sans doute le mauvais temps qui retombe sur l’humeur des habitants du VIe. Sans conviction, en sortant du bureau de vote, il salue trois électrices BCBG qui, une fois qu’il a le dos tourné, se rejoignent sur leurs impressions : “il n’est vraiment pas sympathique !"

"Je pense faire une sieste cet après-midi"

Pourtant, quelques instants plus tard, le prétendant à la mairie de Paris confiera aux journalistes qu’il a dormi “comme un bébé“. S’est-il levé du mauvais pied ? A priori non : “Je me suis levé très tôt, comme d’habitude, à 5h 30. J’ai eu le temps, pour une fois, de faire complètement ma séance de gym, donc ça me met très en forme (..), je pense faire une sieste cet après-midi.”
L’ambiance se détend lorsque, sur le trottoir, il croise Jeanine, une fan invétérée. Devant l’effusion de bons sentiments qu’elle lui témoigne, il l’embrasse vivement. Les caméras sont toujours là... Bertrand Delanoë rencontre ensuite, par hasard, Jean-Pierre Lecoq, l’actuel maire de droite de l’arrondissement. Il se dit enchanté. Là, Jeanine plaisante : “surtout qu’il a voté pour vous Monsieur Lecoq.“ Rectification immédiate du socialiste : “Ah non ! Pas du tout. Mais Monsieur Lecoq le sait bien, je lui ai toujours dit ce que je pensais. Je vous souhaite une excellente journée Monsieur Lecoq.“
Une petite voiture électrique l’attend en double file. Avant de s’y engouffrer, le candidat favori prend le temps de poser. Il est un peu moins crispé. Sans doute l’effet apaisant des véhicules électriques si chers à ses amis les Verts.
Fabien Chamblanc
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